Notre-Dame-des-Landes : retour sur une journée d'affrontements
De vifs affrontements, qui ont fait au moins sept blessés se sont déroulés samedi à Notre-Dame-des-Landes et à Nantes, entre forces de l'ordre et manifestants anti-aéroport qui ont conspué le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur. Le gouvernement va mettre en place "dans un souci d'apaisement" une "commission du dialogue", après les vifs affrontements qui ont fait au moins sept blessés samedi à Notre-Dame-des-Landes et à Nantes, entre forces de l'ordre et manifestants anti-aéroport qui ont conspué Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Le gouvernement va confier la semaine prochaine, "dans un souci d'apaisement", à une "commission du dialogue le soin d'exposer" le projet contesté d'aéroport et d'"entendre toutes les parties prenantes", a annoncé Matignon. Le niveau de violence a monté d'un cran samedi. Outre les opposants blessés, un CRS a perdu connaissance après avoir été touché par un pavé devant la préfecture à Nantes, selon le ministère l'Intérieur. Sur le site de Notre-Dame-des-Landes, deux gendarmes et quatre opposants ont été blessés, tous légèrement, a indiqué la préfecture. Sur le terrain, les forces de l'ordre ont procédé à neuf interpellations sur le site de l'aéroport. Sept personnes ont été relâchées et deux placées en garde à vue pour port d'arme, a-t-on précisé de même source. Ces affrontements sont intervenus au deuxième jour d'une vaste opération d'expulsion lancée vendredi sur le site prévu pour accueillir le nouvel équipement. Dans le même temps, les premiers travaux de défrichement du site de Notre-Dame-Des Landes, initialement prévus en janvier 2013, devraient être repoussés d'environ 6 mois, trois ministres (Agriculture, Écologie, Transports) ayant décidé de renforcer les procédures en faveur de l'environnement, selon l'entourage de l'un des ministres. Ministres conspués Sur le terrain, tant à Notre-Dame-des-Landes qu'à Nantes, les manifestants ont crié leur déception face aux choix du gouvernement. Ils ont conspué le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes jusqu'à sa nomination à la tête du gouvernement et fervent promoteur à ce titre de ce nouvel aéroport, ainsi que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui avait évoqué un "kyste" vendredi à propos de l'opposition sur le site prévu pour l'aéroport. Les cris de "Ayrault, salaud, Valls, facho", ou encore "Ayrault, démission", ont retenti à Nantes tandis qu'à Notre-Dame-des-Landes, des opposants non-violents exprimaient leur indignation face au terme de "kyste" employé par Manuel Valls et ressenti comme une insulte. Affrontements violents Les affrontements souvent violents entre forces de l'ordre et opposants se sont poursuivis toute la journée à Notre-Dame-des-Landes, avec notamment l'usage par les manifestants de cocktails Molotov, de fusées de détresse en tirs tendus et de pieds de clôtures en acier. Mais le préfet de Loire-Atlantique a affirmé que l'objectif des autorités avait été atteint et que ce qui pouvait être détruit l'avait été comme prévu, samedi. A Nantes, entre 3.200 personnes, selon la police, et 8.000, selon les organisateurs, ont manifesté. Après un moment de grande tension devant la préfecture où des échauffourées se sont produites en fin d'après-midi avec les CRS, les manifestants ont quitté sans incident les abords de la préfecture aux environs de 19H00. Des petits groupes ont continué toutefois de défiler dans le centre. En fin de journée, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a condamné les violences contre gendarmes et policiers tant à Notre-Dame-des-Landes et devant la préfecture de Nantes, rendant hommage au "sang-froid" des forces de l'ordre. L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit normalement remplacer en 2017 l'actuel aéroport Nantes Atlantique.
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