Une inspiration libérale dans les PECO - Либеральное вдохновение в PECO
"Une inspiration libérale dans les PECO - Либеральное вдохновение в PECO"
Il est remarquable que les économistes théoriciens, principalement universitaires, tenus à l'écart du pouvoir pendant la période précédente fassent une entrée massive dans les premiers gouvernements nommés à partir de la fin de 1989. Ceux-ci adoptent au départ une conception très libérale des changements nécessaires. J. Kornai, en Hongrie, résume bien 1’inspiration dominante des économistes: «II est probablement inévitable que l'histoire n'ait pas une trajectoire rectiligne, mais un mouvement pendulaire. Après des décennies d'étatisme maximal, il est temps d'aller à grandes enjambées vers un étatisme minimal.» En Pologne. L. Balcerowicz, économiste d'origine universitaire, est nommé ministre des finances du gouvernement polonais, en septembre 1989. Il estime que la dégradation du système planifié a pour conséquence inévitable le passage du socialisme au capitalisme. La prédiction des économistes marxistes est donc inversée, et celle des économistes libéraux réalisée. En Tchécoslovaquie. Le ministre des Finances à l’époque V. Klaus, se réfère à l'économie de marché pure : «Notre expérience extrêmement négative nous rend très impatients. Nous espérons faire le choix de l'économie de marché, sans aucun qualificatif pour compliquer ou affaiblir la signification de ce mot». Il rejette les formules mixtes «d'économie sociale de marché» ou de «socialisme de marché» dont se réclamaient antérieurement certains partisans d'une «troisième voie». En Hongrie. J. Kornai a joué un rôle fondamental dans l'évolution de la pensée économique et a fortement influencé la politique économique en Hongrie. Il préconise une intervention minimale de l'Etat avec une politique économique dont un des principaux objectifs est le respect de l'équilibre budgétaire. La politique monétaire est essentiellement orientée vers la lutte contre l'inflation. Elle doit, dans une perspective monétariste, assurer une progression très limitée de la masse monétaire. De plus, J. Kornai pense qu'il faut laisser le marché et la concurrence opérer l'indispensable sélection entre les entreprises qui peuvent survivre et celles qui doivent disparaître. C'est l'idée que la «destruction créatrice» doit permettre de rénover l'ancien système de production. Pour ceci, la privatisation, la plus rapide possible, est nécessaire. En URSS, M. Gorbatchev s’entoure de conseillers économiques issus de l'université ou de l'Académie des sciences. Il s'agit notamment de L. Abalkin, d'A.Aganbegian et d'A. Chatalin. Néanmoins, le débat économique, surtout à partir de 1990, est moins riche qu'en Europe centrale. Peut-être est-il étouffé par les difficultés politiques de la fin d'existence de l’URSS. De plus, le «plan des cinq cents jours» qui prévoit une privatisation en masse des entreprises dans une économie centralisée est un échec.