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Mon Professeur de Danses - Мой учитель танцев
Mon Professeur de Danses
Je me souviens de mon premier cours de danse. Papa en avait choisi un, dans le quartier, rue de Maubeuge. Notre professeur, Madame Galina Dismaïlova, s'est dirigée vers moi:
-    Il faudra que tu danses sans lunettes.
Au début, j'enviais mes camarades qui ne portaient pas de lunettes. Tout était simple pour elles. Mais à la réflexion, je me suis dit que j'avais un avantage: vivre dans deux mondes différents, selon que je portais ou non mes lunettes. Et le monde de la danse n'était pas la vie réelle. Oui, un monde de rêve comme celui, flou et tendre, que je voyais sans mes lunettes. A la sortie de ce premier cours, j'ai dit à papa:
-    Ça ne me dérange pas du tout de danser sans mes lunettes.
-    Tu as raison, a dit papa. Ce sera comme moi quand j'étais jeune ... Les autres te trouveront dans le regard, quand tu ne porteras pas tes lunettes, une sorte de douceur ... Cela s'appelle le charme...
Les cours avaient lieu chaque jeudi soir et papa m'y accompagnait. La grande fenêtre du studio de danse donnait sur la gare du Nord. Les mères des élèves étaient assises sur une longue banquette rouge. Papa, le seul homme parmi toutes ces femmes, se tenait au bout de la banquette, à distance des autres, et regardait de temps en temps, par la baie vitrée derrière lui, la gare du Nord, les lumières des quais, les trains qui s'en allaient pour de lointaines destinations -jusqu'en Russie, m'avait-il dit- la Russie qui était la patrie de notre professeur, Madame Dismaïlova. Elle avait conservé un très fort accent russe. Elle m’appelait «Catherrrine».
Un jour, papa m'a dit:
-    Catherine, c'est drôle ... J'ai connu dans le temps ton professeur, Madame Dismaïlova ... Elle ne me reconnaît pas car je ne suis plus le jeune homme que j'étais alors ... Elle aussi a bien changé. En ce temps-là, Catherine, j'étais un jeune homme assez bien de sa personne, et pour gagner un peu d'argent de poche, j'avais voulu faire de la figuration au Casino de Paris... Un soir, on m'a demandé de remplacer l'un des porteurs... Les porteurs sont ceux qui doivent porter les danseuses de la revue ... Et la danseuse que je devais porter, c'était ta maman ... Je l'ai prise dans mes bras de la façon que l'on m'a indiquée ... Je suis entré en scène avec elle en titubant, sans mes lunettes ... Et patatras! ... Nous sommes tombés tous les deux par terre ... Ta maman avait une crise de fou rire ... Il a fallu baisser le rideau... Elle m'a trouvé très sympathique ... C'est au Casino de Paris que j'ai connu aussi ton professeur, Madame Dismaïlova ... Elle faisait partie de la revue ...
Et papa, comme s'il avait peur que quelqu'un nous suive et entende notre conversation, a ralenti le pas et s'est penché vers moi.
-    Eh bien, ma petite Catherine, a-t-il dit d'une voix très basse, presque un chuchotement, elle ne s'appelait pas Galina Dismaïlova à cette époque-là, mais tout simplement Odette Marchai ... Et elle n'était pas russe mais originaire de Saint-Mandé où ses parents tenaient un petit café-restaurant... Elle nous y invitait souvent ta maman et moi. C'était une bonne camarade ... Elle n'avait pas du tout l'accent russe, mais pas du tout...
Le cours de danse s'est achevé vers sept heures du soir. Madame Dismaïlova nous a dit:
-    Au revoir ... et à jeudi prochain, les enfants ...
Dans l'escalier, j'ai chuchoté:
-    Tu aurais dû lui parler et l'appeler par son vrai nom ...
Papa a éclaté de rire.
-    Tu crois que j'aurais dû lui dire: Bonjour, Odette ... Comment vont les amis de Saint- Mandé?
Il est resté un moment silencieux. Et puis il a ajouté:
-    Mais non ... Je ne pouvais pas lui faire ça ... Il faut la laisser rêver, elle et ses clients ...
D’après Sempé et Patrick Modiano «Catherine Certitude»


Категория: ТЕКСТЫ НА ФРАНЦУЗСКОМ ЯЗЫКЕ | Добавил: film (04.10.2012)
Просмотров: 4046 | Комментарии: 1 | Рейтинг: 1.0/1
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