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Jean Christophe - Жан-Кристоф
Jean Christophe - Жан-Кристоф

Le concert allait commencer. La moitié de la salle était vide. Le grand-duc n’était pas venu. Melchior s’agitait, se penchait à la fenêtre. Le vieux Jean-Michel se tourmentait aussi; mais c'était au sujet de son petit-fils. Christophe n'avait aucune inquiétude pour ses morceaux; mais la pensée des saluts qu'il devait faire au public le troublait.
Cependant, il fallait commencer: le public s’impatientait. L'orchestre entama l’Ouverture de Coriolan. L'enfant ne connaissait ni Coriolan, ni Beethoven: car s'il avait souvent entendu des pages de celui-ci, c'était sans le savoir; jamais il ne s'inquiétait du nom des œuvres qu'il entendait; il les appelait de noms de son invention, il les classait d'ordinaire en trois catégories: le feu, la terre et l'eau, avec mille nuances diverses. Mozart appartenait presque toujours à l’eau; il était une prairie au bord d’une rivière, une petite pluie de printemps, ou bien un arc-en-ciel. Beethoven était le feu: tantôt un brasier aux flammes gigantesques, tantôt une forêt incendiée, tantôt un grand ciel plein d’étoiles palpitantes, dont on voit, avec un battement de cœur, une étoile qui se détache, glisse, et meurt doucement, par une belle nuit de septembre. Cette fois encore, les ardeurs impérieuses de cette âme héroïque le brûlèrent comme le feu. Tout le reste disparut: que lui faisait tout le reste? Il était dans cette volonté furieuse qui l’emportait. Il la suivait haletant, les larmes aux yeux; son sang battait; et il tremblait de tous ses membres. Et tandis qu’il écoutait ainsi, l’oreille tendue, il eut un heurt violent au cœur: l’orchestre s’était arrêté net et après un instant de silence il commença un air militaire. Le passage d’une mùsique à l’autre était si brutal et inattendu, que Christophe en grinça des dents, et tapa du pied avec colère, montrant le poing au mur. Mais Melchior exultait: c’était le prince qui entrait, et que l’orchestre saluait de l’hymne national. Et Jean-Michel faisait, d’une voix tremblante, ses dernières recommandations à son petit-fils.
L’ouverture recommença et finit, cette fois. C’était le tour de Christophe. On le mena à l’entrée de la scène, on lui montra le piano sur le devant de l’estrade, on lui expliqua une dernière fois tout ce qu’il avait à faire, et on le poussa hors des coulisses.
Il n’avait pas trop peur, étant depuis longtemps habitué aux salles de théâtre; mais quand il se trouva seul sur l’estrade, en présence de centaines d’yeux, il fut brusquement si intimidé, qu’il eut un mouvement instinctif de recul et qu’il se retourna même vers la coulisse pour y entrer, il y aperçut son père, qui lui faisait des gestes et des yeux furibonds. Il fallait continuer. D’ailleurs, on l’avait aperçu dans la salle. A mesure qu’il avançait, montait un brouhaha de curiosité, bientôt suivi de rires. On se levait pour mieux le voir. Christophe, terrifié par le bruit, les regards, n’eut plus qu’une idée: arriver au plus vite au piano, qui lui apparaissait comme un îlot au milieu de la mer. Tête baissée, sans regarder ni à droite ni à gauche, il défila au pas accéléré le long de la rampe, et arrivé au milieu de la scène, au lieu de saluer le public, comme c’était convenu, il lui tourna le dos, et fonça droit sur le piano. La chaise était trop élevée. Au lieu d’attendre dans son trouble, il la gravit sur les genoux. Cela ajouta à la gaieté de la salle. Mais maintenant, Christophe était sauvé: en face de son instrument, il ne craignait plus personne.
Категория: ТЕКСТЫ НА ФРАНЦУЗСКОМ ЯЗЫКЕ | Добавил: film (04.10.2012)
Просмотров: 4146 | Комментарии: 1 | Рейтинг: 2.5/2
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