Guide des médicaments inutiles : les auteurs rejettent les critiques
Guide des médicaments inutiles : les auteurs rejettent les critiques
Philippe Even et Bernard Debré, auteurs du "Guide des 4.000 médicaments", ont rejeté, dans un communiqué diffusé lundi, les critiques émises par des médecins universitaires.
"Excessif et approximatif" : le livre Pr Bernard Debré, urologue et député UMP de Paris et le Pr Philippe Even, pneumologue et directeur de l'Institut Necker, a subi les foudres de leurs collègues. Face à ces accusations, les deux praticiens ont tenu à défendre leur travail : "Nous rappelons que cet ouvrage est le fruit d'un travail des auteurs unique en France: 7.000 heures d'analyse de 20.000 références internationales, des grands traités anglo-saxons de thérapeutique aux options de la revue Prescrire, associées à deux longues expériences de pratique et d'enseignement".
Cinq médecins universitaires ont signé un appel intitulé "Pour une autre politique du médicament" dans lequel ils exhortent l'Etat à "programmer la publication rapide d'un livre blanc des médicaments pour aider les médecins à prescrire mieux et moins et éclairer le grand public". L'un des signataires, Jean-François Bergmann (médecine interne, hôpital Lariboisière) juge, dans une interview en parallèle au JDD, que le guide des Pr Even et Debré est "truffé d'erreurs" et qu'il "ne peut pas être considéré comme un guide d'information objectif".
Des critiques maintenues Dans leur "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux", les Pr Debré et Even passent en revue les médicaments prescrits en France pour noter leur efficacité et leur dangerosité, estimant globalement que 50% de ceux-ci sont "inutiles". Les deux auteurs disent dans leur communiqué commun qu'ils "maintiennent leurs très sévères critiques sur l'emploi à tout va des antibiotiques, antidépresseurs, antihypertenseurs, antidiabétiques oraux récents (...), de l'Avastin en cancérologie (...) et plus encore des statines" contre le cholestérol. "L'accueil reçu par le guide auprès du public témoigne de l'inquiétude et de la demande de très nombreux patients, tenus (...) à l'écart de toute information objective, scientifique et indépendante", estiment encore MM. Even et Debré.