Le problème de l’éthique dans les affaires retrouve sa place dans le
monde de l’argent. Le responsable financier est vraisemblablement
aujourd’hui dans le monde des affaires, le plus exposé des dirigeants
salariés des entreprises, du fait : — de ses rapports avec l’argent, — de l’utilisation de techniques financières parfois mal maîtrisées
sur les marchés, — de sa position au centre des prises de contrôle. L’éthique devient alors pour le responsable financier une véritable
ligne directrice car, non seulement il doit être compétent, mais surtout
avoir un comportement modèle vis-à-vis de ses équipiers. Il ne s ’agit
pas de retrouver un code éthique au prix d ’une illusion volontariste
mais bien au contraire, d’avoir des valeurs morales face aux complications
actuelles de l’environnement financier et de l’entreprise prise dans
le sens de communauté d ’intérêts cherchant à entreprendre ensemble.
La question devient alors de savoir comment les dirigeants financiers
doivent définir ce qu’est « l’éthique financière » et peuvent équilibrer
les transactions financières avec la nouvelle fonction de l’argent qui
n’est qu’un signe, par contre très efficace, dans un système économique
où chacun d ’entre eux ne possède qu’une connaissance partielle
mais sans vision globale.
Le dirigeant financier doit chaque jour non seulement s’adapter
au changement de la veille, sélectionner parmi la multitude de données,
mais également savoir prendre des risques, anticiper, décider vite.
L’information sur la monnaie devient aussi importante que la monnaie
elle-même et plus que jamais dans ce domaine spécifique, la réussite
de l’entreprise reflète le succès des hommes et des responsables financiers
qui la font vivre.
I. L’Éthique et morale financière
Nous abordons là le cœur du problème. En matière de finance, il
convient de parler beaucoup plus de morale que d’éthique, car cela
concerne davantage la notion du bien et du mal dans sa théorie des
comportements humains régis par des principes éthiques. On pourrait
presque parler d ’une morale à trois niveaux :
Premier niveau qui plonge dans notre culture, notre éducation,
notre religion : Tu ne tueras point, Tu ne voleras pas, etc. Deuxième niveau concerne ce que les us et coutumes nous ont enseignés.
Entrer dans une église, une mosquée, un temple, une synagogue
en fumant, « cela ne se fait pas » et personne ne peut concevoir un
tel manquement. Troisième niveau et c ’est le but de notre analyse dans cet ouvrage,
le respect par soi-même et par autrui de la parole donnée, entraînant
confiance et crédibilité.
Les métiers de la finance reposent très largement sur ces valeurs.
Les relations qui lient un homme de finance à son patron, à son client,
peuvent être très diverses.
De nombreuses personnes pensent souvent que la finance et la
morale ne peuvent se conjuguer et qu’il est impossible dans le domaine
financier d ’avoir des préoccupations d ’ordre éthique. Elles prétendent
fréquemment, surtout à la lecture des « affaires » qui ont émaillé le
monde de la finance ces dernières années, que les financiers, s’ils ne
sont pas toujours immoraux, sont par contre presque toujours amoraux,
car leurs principaux soucis sont l’argent et le profit. Ces jugements
ne peuvent laisser indifférents car ils s’inscrivent dans les modes
de pensée et surtout sont à même d ’avoir une influence lors de certaines
prises de décision. Les financiers ont donc intérêt à contrôler leurs
actes, leurs paroles, pour redorer le blason de la finance afin de conserver
intact leur réputation d ’homme de confiance. Mais depuis que la
finance existe, les préjugés contre la fonction financière existent aussi.
Ce que l’on peut donc dire, c ’est que l’importance des dirigeants financiers,
et la confiance que l’on a pour leur fonction, dépendent de la
manière dont ils tiennent leurs promesses, leurs engagements, et surtout
de leur volonté d’avoir des préoccupations éthiques dans la pratique
de leurs responsabilités.
II. Les règles d’une éthique financière
Lorsque l’on analyse les cinq règles à faire respecter dans une entreprise
en matière d’éthique, on s’aperçoit que le responsable financier
peut en faire sa propre ligne de conduite : — loyauté envers ses supérieurs, — justice vis-a-vis du personnel, — fiabilité à l’égard des fournisseurs, des apporteurs de capitaux,
des supérieurs, — qualité des services aux clients, — responsabilité à rencontre de la collectivité. Ce code de bonne conduite est loin d ’être ciselé dans le marbre et
il appartient aux entreprises, aux cadres financiers de le faire respecter,
de canaliser les problèmes concrets de morale pour localiser avec précision
les actions à entreprendre.
il convient de ... - следует, надлежит, надо les us et coutumes - нравы и обычаи émailler — зд.: приукрашивать redorer le blason — разг.: поправить свои дела loyautéf - лояльность, верность fiabilitéf - надежность
QUESTIONS 1. Qu’est-ce que l’éthique financière ? 2. Pourquoi l’éthique devient pour le responsable financier une véritable ligne directrice ? 3. En quoi consistent des valeurs morales et le code éthique pour les dirigeants financiers ? 4. Quels sont les trois niveaux de la morale ? 5. Êtes-vous d’accord à ce que les financiers, s’ils ne sont pas toujours immoraux, sont par contre presque toujours amoraux quand il s’agit de l’argent et du profit ? 6. De quoi dépendent l’importance et le succès de l’activité des dirigeants financiers ? 7. Quel est le rôle de la confiance dans les relations d ’affaires ? 8. Quelles sont les règles d ’une éthique financière ? Le responsable financier peut-il faire sa propre ligne de conduite en se référant aux intérêts de son entreprise ?